LA NAGE DE L’ÉLÉPHANT
GALERIE CÉCILE FAKHOURY, ABIDJAN, CÔTE D’IVOIRE – SEPTEMBER 23, 2021 – FEBRUARY 19, 2022
Pour sa nouvelle exposition à Abidjan, le photographe François-Xavier Gbré poursuit une lecture de l’histoire du développement économique et urbain de la Côte d’Ivoire, recherche au long cours initiée au début des années 2010. Dans ce nouvel opus, le littoral, la forêt, la terre se mélangent à l’architecture, dans les strates de l’histoire mouvementée d’un pays qui fêtait récemment les soixante ans de son indépendance.
En introduction à ce nouveau chapitre du travail du photographe franco-ivoirien, l’installation Émergence, Abidjan, Côte d’Ivoire (2013-2020) est une étude visuelle des changements sociaux et politiques à travers le bâti, et offre une lecture poétique du territoire abidjanais. Déambulant dans la ville, l’artiste prélève des fragments, regarde l’ordinaire et questionne sa cohérence.
Dans le large corpus de photographies inédites que l’artiste dévoile dans l’exposition La Nage de l’Éléphant, la ville d’Abidjan tient encore et toujours une place symbolique, tant elle est la vitrine du pouvoir en place. Gbré sillonne et capture La Cité sous ses différentes facettes, dans ses moments de grâce, telle la vue du Plateau sous un rideau de pluie bleuté ; mais aussi au cœur d’événements graves à l’image de La Vierge aux gravats, documentée au lendemain des déguerpissements de 2015 à Adjouffou.
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« Pourquoi continuer la quête d’une image qui existe déjà ou qui, à quelques détails près, ressemble à celle que j’imagine trouver lors de mes sorties ? » s’interroge l’artiste. « Alors, j’ai ralenti, encore, pour éviter toute répétition dans ma production et essayer de poursuivre le récit que Louis nous a offert. J’ai cherché les photographies qu’il n’avait pas faites, et parfois je découvrais après coup qu’il les avait déjà réalisées. Et puis, avec respect, j’ai créé des images autrement que par la prise d’un cliché, en employant ses photographies préexistantes et en mêlant différents supports dont le contexte originel disparaît au profit d’une image nouvelle. Par le jeu des superpositions, déplacements et effacements, un effet de palimpseste met au jour les différentes strates de lecture d’une image, tant physiques que symboliques… »