Afriques Capitales

LA VILLETTE, PARIS, FRANCE, MARCH 23 – MAY 28, 2017

RFI, «Afriques Capitales est une ville, un labyrinthe, un foutoir», Simon Njami, 3 avril 2017
« François-Xavier Gbré présente une œuvre où il dit : « Je suis africain », mais c’est écrit en chinois. C’est un commentaire sur l’emprise de plus en plus grande de la Chine sur l’Afrique en termes économiques. Je crois que personne ne fait d’art africain. Seuls les critiques font de l’art africain. Les artistes font de l’art. Ils viennent de Chine, de Kampala, de Nairobi, ils font d’abord de l’art. Qualifier les gens par rapport à une géographie est encore une fois les « essentialiser », de leur enlever une part d’eux-mêmes. »

Le monde diplomatique, Afriques Capitales : quand l’art fait de la politique, Sabine Cesou, 5 avril 2017
« En fin de parcours, sur ce qui correspondrait à l’autel si le plan d’Afriques Capitales suivait celui d’une cathédrale, une installation du franco-ivoirien François-Xavier Gbré écrit ces mots en néons lumineux : « Je suis Africain », en chinois. Le message est éloquent sans l’être. Il s’agit d’un constat froid, sans jugement sur une question qui fâche, les uns dénonçant le néocolonialisme des investisseurs chinois et les autres vantant au contraire les bienfaits d’un partenariat plus égal qu’avec les anciennes puissances coloniales. De l’étage, en hauteur, on peut voir les mêmes idéogrammes reproduits par des coffrages disposés sur un socle massif. Ce socle minéral et froid, tout d’un bloc, fait penser aux tombeaux des pharaons égyptiens de la vallée des Rois, à Louxor — même si ce n’était pas l’intention initiale de l’artiste, qui voulait plutôt évoquer une table d’architecte. Sur les côtés de cette installation, des photos prises sur des chantiers en Afrique de l’Ouest montrent la traduction en français de mots utilitaires, « ciment », « pelle », « grue », qui doivent être vite appris par les contremaîtres chinois. »

Télérama, “Afriques Capitales”, une exposition dont on ressort bouleversé, Yasmine Youssi, 22 avril 2017
« Né en France en 1978, installé en Côte d’Ivoire, François-Xavier Gbré suggère pour sa part l’arrivée des Chinois venus investir sur le continent. Et signe (à la Villette) une saisissante installation composée d’idéogrammes en néon ou en carton qui disent « Je suis africain ». »